Le mythe du couple parfait… qui a pour effet d’amplifier notre culpabilité ainsi que notre sentiment d’incompétence.
C’est une réalité, tous les couples connaissent à un moment de leur histoire des perturbations plus ou moins importantes, et contrairement à ce que l’on imagine, ceci n’est pas exclusivement l’apanage des couples malheureux.
Lorsque nous sommes enlisés dans nos problèmes, le plus souvent nous rentrons en conflit et nous nous persuadons que décidément nous ne sommes pas faits l’un pour pour l’autre! Pourtant il existe un point commun à tous les couples, qu’ils soient malheureux ou heureux. Ils vivent tous des conflits qui sont insolubles dans 70% des cas. Les couples heureux connaissent donc, même si nous avons du mal à le croire, autant de moments critiques que les couples malheureux. Disant cela je ne suis pas en train de banaliser les mésententes et les conflits ni de minimiser leur impact. Nous savons tous combien il est douloureux et perturbant d’en faire l’expérience. Et si nous attendons trop longtemps avant d’agir, les conflits mal gérés et répétitifs peuvent nous conduire à une rupture définitive.
Si nous avons peu de pouvoir sur la nature de ces conflits, nous en avons bien davantage sur la manière dont nous pouvons y réagir.
Nous avons en effet la liberté et le choix d’envisager les choses sous un angle différent car il nous est possible de changer la perception et les représentations mentales que nous nous faisons des évènements que nous vivons. De considérer par exemple que chaque crise qui se présente est potentiellement une opportunité de croissance, un pas de plus vers la connaissance de soi. Peu de gens tiennent ce discours, et le mot « crise » si abondamment employé dans les médias ces dernières années ne nous y encourage pas. La crise économique est réelle, nous ne pouvons changer cela, en revanche nous pouvons décider de ne pas nous laisser gagner par le pessimisme et la sinistrose ambiante et considérer qu’elle nous permettra d’apprendre des choses sur nous, par exemple sur notre capacité à déployer de la créativité pour nous procurer ce que ne pourrons plus acheter faute de moyens suffisants, ou de repenser nos priorités.
C’est aux prix de votre intelligence émotionnelle et de votre capacité de vous remettre en question, que vous pourrez transformer une crise de couple en une phase de croissance.
Ainsi, au lieu de sombrer dans le scénario catastrophe à chaque dispute, pouvez-vous envisager d’apprendre à élaborer ensemble des stratégies nouvelles et décider de les mettre en pratique afin de gérer (plutôt que résoudre) vos conflits sur un mode collaboratif, créatif et bienveillant. Chacun étant responsable de sa réaction émotionnelle face aux évènements vécus. Ne rendez pas votre partenaire responsable de votre souffrance. Bien souvent, nous pouvons l’admettre, notre mal être et nos difficultés existaient avant la rencontre, ils sont les fruits de notre passé.
Qu’est-ce qui est le plus important pour vous? Avoir raison ou être heureux?
Si je considère que ma relation a plus d’importance que mon égo, et si mon (ma) partenaire le pense également alors pourquoi ne pas décider d’expérimenter ensemble les moyens qui s’offrent à nous pour accéder au bonheur conjugal ?
Si vous n’avez pas été trop loin dans les blessures que vous vous êtes infligés il n’est pas trop tard pour que vous deveniez enfin le couple que vous aimeriez être. Cette démarche volontaire nécessite une prise de conscience et des efforts constants. Alors apprenez à explorer ensemble ou individuellement les possibilités de changement qui s’offrent à vous. Expérimentez-les ensemble avec respect. Evaluez votre capacité à œuvrer seul(s) ou à vous faire aider et accompagner par un thérapeute de couple.
S’en sortir seuls ou consulter ? La réponse vous appartient.
La réponse vous appartient. Chaque chemin est différent, il existe de nombreuses opportunités, à vous de choisir celle qui est bonne pour vous, et bonne pour votre couple. Soyez doux avec vous-même et sachez que la plupart du temps l’amour n’est pas en cause dans les difficultés vécues en couple, ni la bonne volonté d’ailleurs. On peut s’aimer et se déchirer malgré tout.
La haine de l’autre, ressentie parfois dans les conflits extrêmes, n’est que la polarité opposée à l’amour.
C’est le reflet d’une émotion exacerbée, intense.